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Communiqué de la CIP, soutenue par l’Alliance Santé Planétaire*, à destination des syndicats des préparatoires et de la Direction de la Sécurité Sociale sur le cas de la préparation magistrale de sertraline, un antidépresseur**

Depuis fin janvier 2025, l’approvisionnement en sertraline (médicament antidépresseur) rencontre de très fortes tensions [1] en raison de “problèmes temporaires de production rencontrés par les laboratoires concernés dans un contexte de consommation croissante” [2]. Au fil des semaines, les stocks des pharmacies se vident et les patient·es rencontrent de plus en plus de difficultés à obtenir leur médicament pour poursuivre leur traitement.

C’est dans ce contexte qu’au mois de mai 2025 l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a ouvert la possibilité temporaire pour les préparatoires (pharmacies fabricantes de préparations magistrales autorisées par les Agences Régionales de Santé auxquelles les autres pharmacies s’adressent pour commander des préparations) de fabriquer des préparations magistrales de sertraline[3] afin de pallier les ruptures jusqu’à ce que la situation se stabilise. Dans le même temps, un arrêté pour fixer le prix de vente des préparations de sertraline a été édicté [4], provoquant la colère des deux principaux syndicats de pharmacies préparatoires.

En effet, d’après le communiqué [5] conjoint de ces syndicats et partagés sur leurs réseaux sociaux, le prix fixé unilatéralement par les autorités les obligerait à “s’engager à perte” (ce qui signifie que les coûts de fabrication sont supérieurs au coût de facturation). De ce fait, les syndicats ont décidé de ne pas produire les médicaments dans ces conditions afin d’engager un rapport de force avec les autorités, malgré “leur attachement à leur mission de santé publique”.

Par ailleurs, un article de la presse professionnelle pharmaceutique [6] montre que certains préparatoires ont déjà acheté la matière première nécessaire à la fabrication des préparations de sertraline et sont donc prêts à perdre plusieurs dizaines de kilos de principe actif et plusieurs dizaines de milliers d’euros pour ne pas céder face au tarif des autorités.

Avant d’aller plus loin, nous comprenons que les préparatoires protestent face à un prix fixé unilatéralement qui ne prendrait pas en compte les coûts engagés et donc ne permettrait pas de les couvrir pour le plus grand nombre de préparatoires.

Nous insistons sur le fait que produire à perte impliquerait que la trésorerie des préparatoires financent une partie du désengagement des autorités pour financer ce produit de santé, pourtant indispensable à de nombreux·ses patient·es, ce qui s’entend ne pas être acceptable pour la préservation de l’entreprise et de ses équipes. De plus, la revente à perte est interdite par le Code du Commerce [7]. Bien que les préparations magistrales soient dans un cadre différent de cet article de loi (le produit initial étant modifié), cela peut poser question de la cohérence des autorités à contraindre des professionnel·les à vendre à perte.

Pour autant, la position actuelle des deux syndicats conduit à de nombreux problèmes. Il s’entend que ces problèmes ont pour responsabilité initiale la décision tarifaire des autorités. Cela dit, cela ne retire aucunement la part de responsabilité des professionnel·les de santé impliqué·es.

  1. Tout d’abord, la question essentielle, qui n’est pas abordée dans le communiqué, est l’impact sur les patient·es. Le bras de fer entre les autorités et les préparatoires a des conséquences sur les patient·es pour lesquelles le médicament est indispensable. Bien que des changements de traitements soient possibles, ce traitement peut parfois avoir été prescrit et maintenu après des années d’échec thérapeutique ou d’effets indésirables intolérables avec d’autres molécules. Les patient·es, population envers laquelle nous (professionnel·les de santé autant qu’autorités de santé) avons un devoir indiscutable. Nous nous devons, et ce n’est pas négociable, de faciliter au maximum leur accès aux soins, donc aux traitements qui leur sont nécessaires. Enfin, nous leur devons l’équité face aux soins, en ne leur faisant pas porter à la fois le coût économique et les conséquences sanitaires des décisions des personnes et des structures en position de pouvoir face à elleux.